À côté du sujet
Le Brest Bretagne Handball est passé à côté de son match face aux Neptunes et ainsi subi sa première défaite (22-29) contre Nantes depuis 2016 et la montée en Division 1. Au-delà de la performance sur le terrain, les Rebelles ont eu le malheur de se mettre en difficulté au niveau comptable puisqu’elles voient leurs adversaires du jour revenir à un point au classement à 5 journées de la fin de la saison. Un parcours sans faute est donc maintenant quasi-obligatoire pour le BBH s’il veut préserver sa deuxième place.
Il fallait bien que cela arrive un jour. Cela faisait 7 ans, depuis son accession à l’élite, que le Brest Bretagne Handball n’avait pas perdu contre Nantes, toutes compétitions confondues. Si le coup était parfois passé tout près, les Rebelles avaient toujours réussi à s’en sortir. Cette fois, il n’y a pas eu photo et au bout d’une seconde période cauchemardesque, les deux genoux étaient à terre. La défaite était bien là et la manière posait aussi question tant les Brestoises ont paru fébriles et hésitantes durant la partie, multipliant les pertes de balle et les tirs ratés. « Le fond et la forme sont difficiles, confirmait Pablo Morel. Au fur et à mesure du match, ça s’est délité, on n’a plus joué en équipe. C’est une grosse claque parce que c’était un rendez-vous très important pour valider ou presque la 2e place même si on savait qu’il restait 5 matches à jouer derrière. Là, ça nous met en danger au niveau comptable, Nantes revient à un point ». Dans la course au statut de dauphin de Metz, le BBH semblait en tout cas prendre les conséquences de ce résultat de manière plus directe que les Neptunes qui n’espéraient peut-être pas non plus être autant à la fête dans le Finistère ce mercredi soir. « Notre objectif est de jouer l’Europe la saison prochaine et je sais qu’on est souvent sur courant alternatif, tempérait d’ailleurs la coach Helle Thomsen. Je ne veux pas regarder le classement du coup car je sais qu’on est aussi capables de perdre le prochain match. Je préfère qu’on se concentre juste sur le fait de prendre le plus de points possibles pour arriver à notre objectif d’être européens ».
Dans cette histoire, le seul point positif que les Brestoises peuvent retirer est qu’elles ont toujours leur destin en main et qu’un parcours parfait jusqu’à la fin de la saison leur assurerait ce strapontin pour la Ligue des Champions. Mais la question centrale porte sur la capacité de ce groupe à se relancer après une telle gifle à la maison. « Il faut qu’il se passe quelque chose, on doit parler et se remobiliser pour l’intérêt du club avant nos intérêts personnels, poursuivait Pablo Morel. On va prendre le temps dès demain matin de se rencontrer individuellement et collectivement pour débriefer ce match. On doit crever l’abcès, parce qu’abcès il y a. Pour qu’on montre un visage comme ça, c’est qu’il y a un problème. On doit vite rebondir de toute façon parce qu’il nous reste 5 matches et qu’on doit être deuxièmes ». Du pain sur la planche donc pour le staff et les joueuses avec pour ambition de comprendre ce qu’il s’est passé. Et il ne fallait pas compter sur Helle Thomsen pour manquer d’empathie dans une situation comme celle-là. « Bien sûr que si Brest a perdu contre nous à domicile, c’est que l’équipe n’a pas fait une bonne prestation, déroulait la technicienne nantaise. Mais je pense que tout le monde doit avoir conscience que le BBH a joué beaucoup de très bons matches cette saison, y compris en Ligue des Champions. Aujourd’hui, on a vu que tout était difficile pour eux et ce n’était pas leur meilleure prestation, mais on ne peut pas jouer 75 bons matches pendant une saison ».
Face aux Neptunes, c’est dans les dernières minutes de la première période que les affaires se sont gâtées pour le camp brestois. Au contact durant les premiers échanges (4-4, 11e ; 5-5, 19e ; 9-9, 25e), les Rebelles ont lâché prise avant le repos (11-14, 30e), les prémices d’un second acte très compliqué. « Nantes n’a pas joué de manière extraordinaire en première mi-temps mais a su être supérieur à nous par sa résilience, analysait Pablo Morel. En face, ça a continué à jouer en équipe et nous on a aussi eu des problèmes avec les arrêts de leur gardienne. On a senti un vrai manque de confiance et une atmosphère sous pression, avec du mal à s’écouter, à se comprendre. C’est un tout, c’est difficile ». Avec un écart qui grandissait petit à petit, les affaires se compliquaient au fur et à mesure, avec la désagréable impression d’impuissance qui se dégageait et empêchait d’être optimiste pour la fin de la partie. « Notre état d’esprit a été bon, appréciait en revanche de son côté Helle Thomsen. Je suis vraiment très contente parce que je pense que Brest est l’une des meilleures équipes d’Europe, avec tellement de bonnes joueuses ». Il n’y aura en tout cas pas beaucoup de temps pour cogiter avant la prochaine échéance dès ce week-end à Toulon. Trois jours pour se remettre droit. « Bien sûr que j’espère que tout le monde a envie de se battre, de faire son auto-critique et de jouer pour le club, concluait Pablo Morel. Je ne peux pas réfléchir autrement. On va mettre en place un moment d’échanges et on va montrer un autre visage ».
BREST BRETAGNE HANDBALL – LES NEPTUNES DE NANTES : 22-29 (11-14)
BREST BRETAGNE HANDBALL : Zoqbi de Paula (g.), Foggea (g.), Mauny, Toublanc, Fauske (5), Kobylinska (3), Lassource (3), Freriks, Foppa (2), Delaye (1), Brnovic (3), Carlson (3), Jarrige (2), Grbic. Entr. : P. Morel.
LES NEPTUNES DE NANTES : André (g.), Placzek (g.), Hagman (8), Loquay, Stromberg (4), Ondono, Moretto, Finstad, Dupuis (5), Ardouin (5), Lagerquist (2), Ahanda (2), Grandveau (3), Mitrovic. Entr. : H. Thomsen.
(crédit photos : O. Stephan / BBH)