Alicia Toublanc : « J’ai tout connu au BBH »
De retour de l’Euro il y a quelques jours, avec le souvenir mitigé d’une quatrième place dans la compétition, Alicia Toublanc et ses coéquipières ont dû vite se replonger dans le quotidien du BBH qui voit la Ligue Butagaz Énergie reprendre ses droits ce mercredi avec la réception de Toulon. L’ailière droite brestoise, titulaire durant le championnat d’Europe avec les Bleues, vient d’ailleurs de prolonger d’une saison son contrat avec le Brest Bretagne Handball. Liée aux Rebelles dorénavant jusqu’en 2024, elle va disputer sa dixième saison au club.
Alicia, que doit-on retenir de ce championnat d’Europe dont l’équipe de France est revenue sans médaille ?
On retient logiquement beaucoup la fin mais on a quand même envie de se souvenir des six premiers matches qui ont été plutôt très bons. On a gâché ça en arrivant à Ljubljana, c’est donc un sentiment mitigé. C’est très dur d’expliquer ce qu’il s’est passé, je n’ai pas reconnu ce qu’on a montré, ce qu’on a fait sur le terrain. Notre jeu était plutôt en place, léché, avec de la vitesse et des montées de balle. Et sur le week-end en Slovénie, ce n’était plus du tout ça, on perdait des duels défensifs, on n’était plus présentes sur le grand espace et en attaque, on était statiques. On ne peut pas gagner des matches comme ça.
La première phase a-t-elle été un peu trompeuse ?
Oui et non parce le Monténégro était là dans les deux cas. On avait réussi à gagner de 8 buts et une semaine après, malgré un groupe plus étoffé, on a perdu. Je ne pense pas que ce soit lié au niveau des adversaires, on ne s’est pas non plus endormies sur nos lauriers, on était très motivés. Mais on n’a pas réussi à se mettre à l’endroit pour poursuivre ce qu’on avait commencé à faire au début de la compétition.
Juges-tu tout de même cet Euro utile pour la suite ?
Oui forcément parce qu’on a appris beaucoup. L’équipe de France a l’habitude de mal commencer ses compétitions et de finir avec des médailles depuis un certain temps. Là, ça a été l’inverse. Ça doit nous servir d’expérience pour ne pas que ça nous arrive à nouveau.
Tu as eu un rôle important durant l’Euro, tu étais titulaire au poste. Comment tu t’es sentie au fur et à mesure des matches ?
Plutôt bien. J’avais la confiance du coach parce que j’ai débuté toutes les rencontres, c’était agréable. Au niveau de mes performances, il y a eu des matches aboutis, d’autres non. Je ne considère pas avoir fait un très grand Euro mais ce n’était pas non plus une cata.
Est-ce que tu sens que tu prends de plus en plus de place dans ce groupe France ?
C’est vrai que je me sens de mieux, je connais le fonctionnement, je sais ce qu’il s’y passe. Les relations avec les filles sont aussi de plus en plus faciles, que ce soit sur le terrain ou en dehors. Je vois que mes coéquipières ont confiance en moi, qu’elles comptent sur moi. Ce sont des choses importantes dans un groupe, c’est cool.
La LBE reprend maintenant vite, une dizaine de jours seulement après l’Euro. Comment on s’y prend pour faire la bascule en si peu de temps ?
C’est une bonne question. Durant la semaine de repos, j’ai essayé de penser à tout sauf au handball. Je voulais reprendre avec le plus de fraîcheur possible, au niveau physique et psychologique, pour être capable d’enchaîner parce que des matches importants vont arriver très vite. La clé c’est de se redonner de nouveaux petits objectifs, d’avoir faim et de ne pas rester sur la déception de l’Euro. Ce serait pesant et ça n’a pas grand-chose à faire dans la vie du club.
Il y a une bonne nouvelle te concernant, tu viens de prolonger ton contrat d’un an…
J’en suis super contente. Je me sens bien au BBH, c’est un club dans lequel je me retrouve, ambitieux, et qui a toujours envie de gagner des titres. Il y a ce public aussi qui est toujours là, c’est vraiment important. Je me rappelle des matches qu’on a joués en Macédoine, il n’y avait personne dans les tribunes, ce n’était pas pareil que notre Arena qui nous apporte de l’énergie.
Et ce club t’a aussi vue passer par toutes les étapes, de pensionnaire du centre de formation à titulaire chez les Bleues…
C’est clair, j’ai tout connu au BBH. J’ai commencé mon apprentissage, j’y ai appris, je me suis blessée, j’ai été au fond du trou, je me suis relevée, je suis allée en équipe de France et aujourd’hui je partage le poste avec Pauline (Coatanéa). Ce sera ma dixième saison au club et c’est quelque chose, c’est assez rare que des joueuses restent aussi longtemps. J’en suis très fière ».