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Le Brest Bretagne Handball était attendu au tournant et devait s’imposer face à Ferencvaros sous peine d’être condamné à l’exploit lors de ses deux derniers matches. En dominant les Hongroises (24-21), les Rebelles ont pris une grosse bouffée d’air frais même si rien n’est encore acquis dans l’optique des 1/8^es de finale. Elles poursuivent en tout cas sur leur excellente dynamique du mois de janvier et devront confirmer cette tendance mercredi lors du choc face à Metz à l’Arena.

« On est encore en vie ! » Le sourire de Pablo Morel en disait long sur le soulagement qui était celui de tout un club après le succès ô combien précieux face à Ferencvaros. Dans l’enchaînement d’un mois de janvier capital, les Rebelles ont coché une case supplémentaire qui leur permet de croire en la qualification en Ligue des Champions et d’évacuer un peu de pression. « Mais c’est de la bonne pression ça, s’empressait de préciser Julie Foggea. Pour nous, ça a été difficile depuis le début de la saison en Ligue des Champions mais on a n’a tellement pas envie de lâcher… Aujourd’hui, les filles on fait un gros travail en défense et on y a cru du début à la fin. Moi en tout cas, je kiffe toujours chaque seconde du match. C’est un plaisir de jouer dans cette Arena devant notre public ». Et à l’image de sa gardienne, ce groupe s’accroche, bosse, et remet tout à plat à chaque rencontre, ce qui lui permet aujourd’hui de maintenir ses objectifs et d’alimenter ses rêves. Après le solide succès face à Paris mercredi, les Brestoises ont érigé le même mur devant les offensives magyares, avec la même réussite. « Ce qui me plaît, c’est cette régularité, abondait Pablo Morel. Cela fait 5 matches en janvier et même si on avait perdu à Odense, on avait fait une prestation sérieuse contre une grosse équipe. On enchaîne les bonnes performances défensives, ce n’est pas anodin. Cette période me plaît, on est en train d’avancer et ça se ressent. On prend de plus en plus de plaisir à défendre comme ça ». La mine basse de Gabor Elek en conférence de presse ne disait pas l’inverse et traduisait d’ailleurs en partie l’impuissance qui avait saisi ses ouailles durant la partie : « Brest a mérité sa victoire. Je suis très déçu. On a eu de bonnes périodes où on a pu faire ce qu’on avait préparé mais il n’y en a pas eu tant que ça durant lesquelles on a pu jouer notre jeu. On a été indisciplinés ».

S’il a fallu un petit temps de chauffe avant que les barbelés se dressent, la suite calma grandement l’attaque hongroise. Ainsi, après avoir laissé quelques vannes ouvertes durant les premiers instants (2-5, 7^e), les Rebelles n’ont pas pris davantage de buts sur les 23 minutes suivantes jusqu’au repos (14-10, 30^e). L’œuvre d’un bloc collectif et d’une Julie Foggea dans un très bon jour (16 arrêts). Rayonnante et entraînant toute l’Arena derrière son énergie, la portière guadeloupéenne a accentué les tracas des Hongroises, quand celles-ci parvenaient à trouver une fenêtre de tir. « Elle progresse physiquement depuis le début de l’année et elle est de plus en plus stable, glissait Pablo Morel. On l’a recruté pour ça, pour aider Cléo (malade encore ce dimanche) dans un binôme qui peut être ambitieux. Je suis content pour elle parce qu’elle s’intègre à fond, elle a envie de jouer pour ce club et de toujours donner le meilleur ».
Mis sur orbite d’abord par un joli 6-1 (2-5, 7^e ; 8-6, 15^e) puis par un 5-1 également du plus bel effet (9-9, 20^e ; 14-10, 30^e), les Brestoises ont pu surfer sur cette avance durant toute la seconde période, même si une alerte venue de l’Est a sonné à deux ou trois reprises. Ce fut le cas notamment à 19-17 (48^e), avec un moment interminable sans but des deux côtés et une bascule qui tardait à venir. Elle pointa son nez avec encore une fois le maillot 97 de Julie Foggea qui stoppait un penalty de FTC, donnant à Helene Fauske notamment la possibilité de mettre les derniers clous sur le cercueil (22-17, 54^e). La Norvégienne venait au relais d’une excellente Djina Jaukovic sur le poste d’arrière gauche durant ce match (7 réalisations). « Je suis ravi pour elle parce que c’est une joueuse et une personne incroyable, soulignait Pablo Morel. Elle nous avait porté déjà au match aller en Hongrie. Elle manquait peut-être un peu de confiance depuis mais elle fait beaucoup d’efforts, elle donne 200% et c’est bien qu’elle puisse être mise en lumière aujourd’hui ».



C’est au moins aussi bon pour le BBH que la Monténégrine retrouve une efficacité et un impact alors que se profilent d’autres rencontres pesant leur poids dans la destinée brestoise de cette saison. Et si l’enchaînement actuel ne permet pas de rester trop longtemps sur son nuage, il n’est pas non plus interdit de savourer ce genre de succès. « C’est un très bon feeling car l’équipe est de mieux en mieux, ajoutait d’ailleurs Pablo Morel. On joue avec davantage de confiance et c’est incroyable dans cette atmosphère. C’était un match tournant et on a envie d’aller voir ces play-offs. On ne lâchera rien ! » Et c’est une certitude, ce refrain fera aussi fureur mercredi lorsque les Rebelles recevront Metz dans le choc entre les deux premiers de Ligue Butagaz Énergie. « Ce mois de janvier n’est pas fini en effet, concluait Pablo Morel. Mais on prend toutes ces rencontres comme des évaluations et j’ai l’impression qu’à chaque fois on démontre un peu plus. Sans vouloir manquer de respect à tous les autres adversaires, ce sera comme une finale aller contre Metz, une opposition avec énormément d’enjeu. Mais pour être honnête, on n’y a pas encore pensé ! » Sans doute simplement une question d’heures…

BREST BRETAGNE HANDBALL – FTC-RAIL CARGO HUNGARIA : 24-21 (14-10)
BREST BRETAGNE HANDBALL : Foggea (g.), Marinovic (g.), Mauny (2), Toublanc (3), Fauske (2), Kobylinska (4), Jaukovic (7), Lassource (4), Freriks, Kouyaté, Foppa (1), Delaye, Brnovic (1), Carlson, Jarrige, Grbic. Entraîneur : P. Morel.
FTC-RAIL CARGO HUNGARIA : Janurik (g.), Biro (g.), Szucsanszki (1), Harsfalvi (1), Stolle (3), Bölk (4), Marton (1), Tomori, Papp, Malestein (3), Kukely (1), Cvijic (1), Lekic (3), Zacsik (3), Kovacsics. Entraîneur : G. Elek.

(crédit photos :  O. Stephan / BBH)