Compliqué mais jouable

Le Brest Bretagne Handball a perdu la première manche de son combat contre Team Esbjerg (25-28) mais n’a pas encore perdu la guerre. Face aux Danoises, les Rebelles ont lâché prise dans les 10 dernières minutes et partiront donc avec quelques longueurs de retard dans une semaine en Scandinavie. Mais ce qu’a proposé le BBH aujourd’hui peut lui laisser de l’espoir s’il affiche les mêmes ingrédients lors du match retour.

On ne se qualifie jamais après la première manche mais on peut par contre être déjà quasi-éliminé. En partant de ce postulat, le BBH s’est certes compliqué la tâche avant de s’envoler le week-end prochain pour les rives de la Mer du Nord mais n’a absolument pas dit adieu à ses rêves de quart de finale. « Bien sûr que c’est jouable, assénait Pablo Morel. Avant la rencontre, il y avait forcément de l’appréhension de jouer cette équipe parce que quand on regarde sur le papier, on peut se dire que l’écart est peut-être supérieur à ces 3 buts à l’arrivée. Mais on voit qu’on est encore en vie, qu’on n’est pas si loin. On sait que sur le match retour, tout peut se jouer. À nous de leur mettre le doute et d’aller les perturber ». C’est à peu près ce qu’ont su faire les Rebelles pendant 50 minutes, privant les Danoises d’un certain confort, et sans une dernière ligne droite plus compliquée, le coup aurait pu être parfait. Team Esbjerg se satisfaisait en tout cas sans problème de cette première conclusion. « On est très heureux de la performance et du résultat, lâchait Jesper Jensen, coach de l’équipe et également sélectionneur national. Venir à Brest et espérer mieux qu’une victoire de 3 buts peut paraître irréaliste. Donc on est ravis de pouvoir entamer la deuxième manche avec un petit avantage. Mais on a aussi vu que la tactique de Brest pouvait nous poser des problèmes et on a beaucoup de respect pour cette équipe qui joue la Ligue des Champions depuis de nombreuses années ».

I94 A3894

Face à la constellation d’Esbjerg, le Brest Bretagne Handball s’est donné les moyens de rendre une belle copie et a donc laissé entrouverte la porte de la qualification pour les quarts de finale. Malgré le talent d’Henny Reistad – qui a livré un joli duel avec sa compatriote Helene Fauske, toutes deux terminant à 8/14 aux tirs – et la grosse performance de la jeune mais primordiale Anna Kristensen dans les cages, le BBH a joué avec ses forces et souvent posé de gros soucis à l’escouade scandinave. « On a fait un bon match même si on n’a pas été assez tranchantes à certains moments, glissait Helene Fauske. On devra être plus intelligentes au match retour. Elles sont plus puissantes que nous mais on est plus rapides ». Comprenez que lorsque qu’Esbjerg a pu jouer à sa manière, s’appuyer sur ses artilleuses Kristine Breistøl et Mette Tranborg, et compter sur le contrôle de Nora Mørk et Henny Reistad, l’équation était plus ardue. En revanche, avec de la vitesse, les Rebelles ont su mettre en difficulté un collectif qui aura pu s’appuyer à des moments-clés sur les arrêts de sa gardienne. « Il y avait certainement un peu de pression, un manque de gestion dans ces périodes, poursuivait Pablo Morel. Après, quand on compare les deux équipes, elles ont en face toutes joué un Final Four, à l’exception des gardiennes, chez nous elles sont 4 ou 5, donc il y a une part d’inexpérience. Mais ce que je vois, c’est que les filles ont donné le maximum et que si on continue sur cette voie-là, on pourra corriger ça ».

I94 A3618

Les Brestoises auront maintenant une semaine pour préparer au mieux les choses et faire en sorte de ne pas quitter la plus belle des compétitions le week-end prochain. Pour cela, elles devront se rappeler ce qu’elles ont bien fait durant une grosse partie du match et effacer les quelques scories affichées durant le money time. Car « oui, il y a des regrets, avouait Pablo Morel. Je pense qu’on a fait le match qu’il fallait contre une grande équipe. On n’est pas loin d’avoir optimisé les compétences du jour (Djina Jaukovic et Cléo Darleux étaient absentes). Il y avait un chemin pour arracher un nul ou même aller chercher la victoire. J’ai l’impression qu’on a montré un beau visage et trouvé des solutions face à une défense impressionnante. Ce qui est frustrant, c’est qu’on avait les ballons dans les moments-clés, on n’a pas subi les choses. J’ai en tout cas trouvé l’équipe concentrée, elle n’a jamais rien lâché non plus ». Des vertus qu’il faudra obligatoirement ressortir du sac dans une semaine au Danemark pour se donner le maximum de chances d’y croire jusqu’au bout. Car oui, le BBH est toujours en vie.

BREST BRETAGNE HANDBALL – TEAM ESBJERG : 25-28 (15-15)
BREST BRETAGNE HANDBALL :
Zoqbi de Paula (g.), Foggea (g.), Mauny, Toublanc (1), Fauske (8), Kromoska, Kobylinska (2), Lassource (3), Freriks, Kouyaté, Foppa (4), Delaye, Brnovic (2), Carlson (5), Jarrige, Grbic. Entraîneur : P. Morel.
TEAM ESBJERG : Kristensen (g.), Milling (g.), Kamp (3), Mork (3), Heindahl, Breistol (4), Türkoglu (1), Tranborg (3), Jacobsen, Reistad (8), Petersen, Jacobsen, Ingstad (6). Entraîneur : J. Jensen.

(crédit photos : O. Stephan / BBH)

I94 A3241