La tête haute

Le Brest Bretagne Handball a donc échoué de très peu pour conserver son titre, ne cédant à Metz que dans les dix dernières minutes (25-22) et échouant à un seul petit but des Lorraines sur l’ensemble des deux matches. La déception dans le camp brestois est au niveau de la fierté que tous les amoureux du BBH ont ressenti à l’aller comme au retour. Malgré un groupe miné par les blessures, les Rebelles ont livré un combat mémorable qui sera une formidable base de travail pour la suite. Cette équipe de la moelle et donne déjà rendez-vous pour la saison prochaine.

On avait fortement espéré les sourires et les cris de joie après le match retour ce dimanche à Metz, ce sont finalement les larmes qui ont coulé sur les joues de Rebelles exténuées après deux énormes confrontations livrées face aux Messines. Des larmes parce certaines ne seront plus Brestoises la saison prochaine et ce match était pour elles le baisser de rideau. Mais des larmes aussi et surtout parce qu’elles sont passées si près de réussir un formidable exploit. Il a manqué juste quelques minutes, quelques passes mieux ajustées peut-être ou des tirs qui ne finissaient pas sur les montants messins. Un an auparavant, le BBH avait décroché son premier titre national en se faufilant dans un trou de souris. Ce dimanche, les Lorraines n'ont pas eu beaucoup plus de marge pour aller chercher leur 24e trophée en championnat et pourront s’enorgueillir sans doute d’avoir mieux géré les dix dernières minutes. « Quand ça se joue à si peu de choses, c’est difficile à accepter, confirmait Alicia Toublanc. Tout n’est pas à jeter. Il nous a manqué énormément de cadres et c’est d’autant plus beau d’avoir rivalisé face à une équipe complète. C’était une saison super compliquée avec beaucoup d’aléas et je suis fière de ce qu’on a fait ». Les Brestoises, qui ont été incroyables d’abnégation, pourront peut-être longtemps se demander ce que cette finale aurait donné si toutes les forces vives du groupe avaient été aptes à jouer. Il serait cependant inutile de trop ressasser cela car la performance réalisée se suffit finalement à elle-même. « Il ne faut pas se focaliser là-dessus, lâchait de son côté Pablo Morel. Avec une belle équipe, on a fait le maximum. On a vécu une saison intense et dure, avec beaucoup de pépins et malgré tout, les objectifs ont été remplis, laissant plein d’espoirs pour la suite ».

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Après un exercice régulier survolé par Metz Handball, qui a réalisé le grand chelem en remportant 26 matches sur 26, les Rebelles ont donc failli réaliser le coup parfait et priver les joueuses d’Emmanuel Mayonnade du titre national deux ans d’affilée, ce qui ne leur était plus arrivé depuis 30 ans. « C’est le plus beau titre pour moi, avouait d’ailleurs le coach messin. C’est la conséquence d’une année blanche pour nous et une finale de LBE qu’on avait perdue dans les conditions que vous connaissez. Si on n’avait pas gagné ce soir, on passait pour des cons et à -2, on n’en menait pas large. Il y a beaucoup de pudeur parce qu’on est passés par une défaite quasi-identique la saison dernière ». Avec deux unités d’avance en posant le pied sur le sol lorrain (26-24 à l’aller), les Rebelles ont connu leur pic de forme lors de ce match retour en première période, prenant les commandes de la partie en infligeant le premier frisson de la journée aux Arènes (6-8, 22e). Appliquées, patientes, avec une bonne Sandra Toft et une Jenny Carlson inspirée, elles avaient ainsi rapidement montré aux Dragonnes que la partie de plaisir que certains annonçaient n’allait pas se produire. Et malgré le retour local avant la pause (11-11, 30e), le petit pécule du jeudi précédent tenait toujours. « Personne ne nous attendait à ce niveau-là, lâchait la capitaine Coralie Lassource. On avait moins d’armes mais on a tout donné ». La première alerte pour les Finistériennes allait cependant vite arriver après la reprise. Mettant beaucoup de rythme et avec une Orlane Kanor qui sortait de sa boîte, Metz prenait pour la première fois le titre virtuellement (17-14, 36e). Un moment-clé de la partie qui aurait pu voir les Brestoises lâcher. Mais les Lorraines allaient bien devoir attendre les toutes dernières minutes pour définitivement se mettre à l’abri devant un BBH à bout de forces.

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« C’est une accumulation de choses, expliquait Pablo Morel. On a lutté pendant 45/50 minutes et ça nous a demandé beaucoup d’énergie. Dans les 10 dernières minutes, Metz a continué à accélérer et on a par exemple eu beaucoup plus de mal à contenir les débordements de De Paula. Ça se joue sur des détails à la fin, un manque de fraîcheur et de lucidité et on a ressenti tous les efforts fournis durant la saison ». Le coach brestois a dû composer depuis le mois de septembre avec les blessures et n’a jamais pu disposer d’un effectif au complet. C’est probablement la note qu’ont payée ce dimanche les protégées des présidents Le Saint. Et malgré tout ce qu’ont pu donner les Brestoises et l’ambition affichée durant cette finale que beaucoup voyaient déjà perdue d’avance, il a manqué un petit quelque chose au bout, joignant donc la tristesse à la fierté. « Les deux sentiments sont liés et sont légitimes, poursuivait Pablo Morel. Évidemment qu’on est déçus d’avoir perdu cette finale, on espérait tellement réaliser cet exploit. Mais je suis aussi très fier de l’investissement des filles, des valeurs qu’elles ont affichées ». Il n’y aura donc pas de titre pour le Brest Bretagne Handball cette saison mais cela n’empêche pas une vision optimiste de l’avenir. Sans celles qui vont quitter le club (Kali Niakaté, Tonje Loseth, Sandra Toft, Agathe Quiniou, Amandine Lagattu, Saldjana Pop-Lazic) mais avec une base forte existante et des recrues qui débarqueront au mois de juillet, le club prend déjà rendez-vous après cette année de « transition ». « La grande difficulté est d’écrire notre propre histoire, concluait Pablo Morel. Il faut respecter le passé, se servir de ce qui s’est produit mais aussi trouver notre propre identité. Maintenant, j’ai l’impression qu’on sait qui on est, que les gens ont identifié nos valeurs, notre manière de fonctionner et c’est ça le plus important. Je pense qu’on a des fondations solides et on va essayer de se développer, de se renforcer, avec davantage de profondeur, peut-être d’expérience, et on sera prêts pour la saison prochaine ». Le plus compliqué va donc être d’attendre le retour sur les terrains de Rebelles qui vont enfin profiter de vraies vacances. Le 18 juillet, tout le monde sera de nouveau sur le pont. Avec autant d’ambition.

Merci les filles !

METZ HANDBALL – BREST BRETAGNE HANDBALL : 25-22 (11-11 ) (aller : 24-26)
METZ HANDBALL : Kapitanovic (g.), Halter (g.), De Paula (4), Valentini (3), Zaadi (1), N’Gouan (1), Nocandy (2), Horacek, Bont, O. Kanor (6), Burgaard (3), L. Kanor (1), Bouktit (2), Cardodo (2). Entraîneur : E. Mayonnade.

BREST BRETAGNE HANDBALL : Darleux (g.), Toft (g.), Mauny (2), Toublanc (5), Fauske (3), Kromoska, Lassource (1), Lagattu, Pop-Lazic (1), Foppa (2), Loseth (1), Carlson (7), Coatanéa, Jarrige. Entraîneur : P. Morel.

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