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Avec beaucoup de caractère, et porté par les prestations individuelles de Djina Jaukovic et Cléo Darleux, le Brest Bretagne Handball a décroché sa première victoire (20-21) de la saison en Ligue des Champions. Face à FTC, dans une ambiance parfois incandescente, les Rebelles ont dans un premier temps surfé sur une parfaite entame avant de résister très fort au retour des Hongroises qui ne sont jamais passées devant durant le match. Le marathon de septembre, avec 7 rencontres en 21 jours prend donc fin sur une bonne note avant le début de la trêve internationale.

La perte de balle de Béatrice Edwige sur la dernière action aura épargné quinze secondes de stress aux supporters brestois. Au bout d’un second acte éprouvant pour les nerfs, les Rebelles arrachait là un succès aussi précieux que remarquable dans la Erd Arena, l’enceinte où Ferencvaros déménage pour ses matches de Ligue des Champions. Une victoire par la plus petite des marges qui aurait peut-être pu être un peu plus confortable si le 8^e but du BBH, totalement valable, inscrit par Itana Grbic, avait simplement été vu et validé par ses compatriotes qui officiaient ce samedi au sifflet. Un détail à l’issue de ce combat remporté mais qui aurait pu avoir son importance, le staff brestois attendant encore à cette heure l’explication. N’y allons pas par quatre chemins, c’est un très gros coup que le Brest Bretagne Handball a réalisé en Hongrie car le contexte n’était pas le plus évident. Sortant de deux revers dans la compétition-reine, face à Vipers et Bucarest, les Rebelles devaient se coltiner l’une des ambiances les plus chaudes en Europe et batailler avec une formation giflée une semaine auparavant à Bietigheim (40-20). Elles savaient donc à quoi s’attendre et la poésie n’était pas sur le menu du jour. Mais les joueuses de Ferencvaros ont débuté la partie comme elles avaient disputé la précédente en Allemagne et se sont rapidement retrouvées dans les cordes, le BBH sautant sur la moindre occasion de maintenir les narines magyares sous l’eau (0-4, 6^e ; 2-8, 15^e). « Ça nous a fait du bien de mordre tout de suite dedans, de se sentir capables de produire autant d’énergie et de combat ensemble, soulignait d’ailleurs Pablo Morel. Ça nous a aidés à tenir tout le match ». Son homologue Gabor Elek votait lui aussi pour qualifier l’entame de match comme le tournant de l’après-midi : « C’est évident que sur les quinze premières minutes, on était encore dans la défaite de la semaine dernière. Ça a changé la rencontre parce qu’on a couru après Brest tout le temps ».



Les Hongroises, qui ont laissé pas mal de gomme pour revenir souffler dans le cou des Brestoises avant la pause (9-10, 28^e) ont sans doute ensuite payé ces efforts et ne sont jamais parvenues à passer devant durant 60 minutes. Grâce à un turnover assumé mercredi à Nice et d’excellentes conditions de voyage durant la semaine, les ouailles de Pablo Morel ont elles trouvé le carburant nécessaire pour maintenir l’intensité et le maximum de lucidité jusqu’au bout. « L’année dernière, on avait eu un peu le même scénario mais la pièce n’était pas tombée du bon côté (défaite 28-27), notait le coach brestois. Je suis fier de ce que les filles ont fait car c’était difficile de se relever après deux revers contre de très grosses équipes européennes. On sait combien notre poule est dense et tous les points seront décisifs ». Et si ce succès est la récompense d’une solide performance collective et d’une solidarité sans faille, il porte également le sceau de deux prestations individuelles majuscules. Djina Jaukovic et Cléo Darleux n’étaient pas venues pour rigoler, elles en ont fait pleurer Ferencvaros. La Monténégrine, sur un nuage durant le premier acte, avait déjà passé la barre des dix buts à la… 32^e minute (12 réalisations au total) quand la Française aimantait les ballons devant sa cage (21 arrêts). Il était donc plutôt logique de les voir encore plus décisives dans les derniers instants. Un penalty de Klujber magistralement stoppé par Cléo à 1’20 de la fin quand les Hongroises pouvaient prendre l’avantage pour la première fois. Et une lucarne de Djina à 15 secondes du buzzer. Le couvercle était sur la marmite.



« C’est une récompense pour toute l’équipe, lâchait l’artilleuse des Balkans, élue joueuse du match. On s’attendait à une rencontre compliquée. C’était une atmosphère incroyable et une superbe expérience pour nous toutes. Ferencvaros n’avait pas perdu ici depuis près d’un an et demi donc on a fait quelque chose de grand. Je n’avais pas peur, j’adore jouer ces matches, c’est pour ça que je fais du handball. Vous savez, parfois c’est ennuyeux quand on mène de 10 buts. Ça a permis de voir notre caractère ». C’est effectivement un aspect qu’a forcément apprécié le staff brestois au bout de cette victoire décrochée en milieu hostile. Il sera difficile d’en parler durant les jours qui viennent car 10 Rebelles vont rejoindre leur sélection mais ce sera à coup sûr un bel axe à développer à la reprise au mois d’octobre. « On s’est vus dans les vestiaires après le match avant qu’elles ne partent pour la trêve internationale, concluait Pablo Morel. Je leur ai dit qu’il fallait savoir faire un bref bilan. On est invaincus en LBE et quand on voit la qualité des adversaires en Ligue des Champions, la priorité sera de sortir de cette poule. À la meilleure place possible mais déjà en sortir. C’était important pour nous de gagner face à FTC pour valider le travail engagé et être récompensé avant de regarder octobre avec beaucoup d’ambition ».

FTC – RAIL CARGO HUNGARIA – BREST BRETAGNE HANDBALL : 20-21 (9-12)
FTC – RAIL CARGO HUNGARIA : Sass (g.), Janurik (g.), Edwige (1), Kisfaludy, Harsfalvi, Kovacs, Bölk (2), Marton (2), Tomori, Malestein (3), Klujber (8), Cvijic (1), Lekic, Szöllosi-Zacsik (3), Buszaki. Entraîneur : G. Elec.
BREST BRETAGNE HANDBALL : Marinovic (g.), Darleux (g.), Foggea (g.), Mauny (1), Toublanc, Fauske, Kobylinska (2), Jaukovic (12), Lassource (2), Freriks, Foppa, Brnovic, Carlson, Coatanéa, Jarrige, Grbic (4). Entraîneur : P. Morel.