Retard à l'allumage

Le Brest Bretagne Handball a payé cher une première période durant laquelle il a autant manquer de confiance que de réussite. Malgré un net réveil après le repos, les 8 buts de retard concédés à la pause avaient rendu la tâche presque impossible face à Odense (21-25). C’est un coup d’arrêt en Ligue des Champions pour les Rebelles qui restaient sur deux succès. Avant la trêve internationale et l’Euro, il leur reste maintenant une échéance sur la scène européenne afin d’équilibrer leur bilan. Il faudra pour cela battre Krim le week-end prochain en Slovénie.

Il fallait se frotter les yeux en jetant un œil au tableau d’affichage à la mi-temps. Le 16-8 que venait d’infliger Odense à son hôte du jour n’avait forcément pas été envisagé par le groupe brestois qui fondait beaucoup d’espoirs dans cette rencontre contre un concurrent direct. On n'a tout simplement pas reconnu les Rebelles pendant 30 minutes. Bien sûr, les arrêts de Reinhardt y ont fait beaucoup, les accélérations de Hojlund également, mais le BBH s’est montré tellement dispendieux qu’il en est devenu méconnaissable. « On n’avait pas trop mal commencé pourtant et j’ai trouvé que c’était plutôt équilibré dans les occasions que les deux équipes provoquaient, analysait Pablo Morel. Le problème, c’est qu’Odense concrétisait ses situations et pas nous. Je n’ai pas encore tous les éléments de réponse pour expliquer cela mais il y avait sans doute un peu de pression. On avait ciblé ce match, on avait fait tourner le groupe pour avoir de la fraîcheur et entamait la partie avec de l’agressivité mais il y a peut-être eu un peu de doute ». L’autre problème était aussi flagrant qu’ennuyeux : les Danoises contrôlaient le tempo du match, limitant au maximum les courses brestoises et profitant de la moindre occasion pour hacher le jeu. Brest s’embourbait, trouvant de plus en plus difficilement des solutions, et se faisait punir, notamment par son ex Tonje Loseth. « On a beaucoup de joueuses blessées (Rej et Housheer absentes, Hafra touchée en début de match) et on essaye de gérer ça comme on peut, plaçait le coach danois Ulrik Kirkely. Je suis donc très fier de mon équipe parce qu’on a fait tout ce qu’on avait prévu avant la rencontre, je suis très satisfait. C’est une victoire importante pour nous et notre défense a été très forte. On ne prend que 21 buts contre une telle équipe ».

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Le discours du technicien d’Odense aurait pu être bien différent si les Rebelles avaient réussi le come back fou dont rêvait l’Arena et qu’elles ont initié dans le dernier quart d’heure. Alors encore à 7 longueurs (15-22, 45e), elles ont tout tenté dans la dernière ligne droite mais la remontée extraordinaire a pris fin sur une balle perdue dans les deux dernières minutes (21-24, 58e). « On a eu une bonne réaction mais courir après le score pendant 60 minutes, c’est très compliqué », avouait un Pablo Morel appuyé par sa demi-centre Jenny Carlson : « Heureusement que la deuxième période était meilleure parce que la première était l’une des pires qu’on a pu faire. Odense a joué intelligemment et c’est difficile quand on est 8 buts derrière en Ligue des Champions. Je suis déçue car on veut prendre tout ce qu’on peut dans ce groupe difficile ». Après les succès contre FTC et Most, un autre contre les Danoises aurait permis au BBH de faire basculer son bilan victoires/défaites en positif. Mais Odense a montré un visage plein de ressources et s’est relevé d’une période difficile avec deux revers en Coupe d’Europe et une râclée trois jours avant dans son championnat national (32-22 à Ikast). À ce titre, Tonje Loseth a été un élément déterminant pour l’ensemble orange ce samedi dans le Finistère. L’ex-Rebelle s’est montrée très à son avantage des deux côtés du terrain pour jouer un bien vilain tour à ses anciennes copines. « Je suis très contente de ces deux points, débriefait-elle sobrement. Je suis particulièrement fière de nos 30 premières minutes, on a su jouer intelligemment, on a bien défendu et on a eu de bonnes opportunités ».

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Sans le rythme et le jeu rapide qui font battre le cœur des Brestoises, l’après-midi a pu sembler long à certains, entre les longues attaques à 7 des Scandinaves et les parades de Reinhardt déréglant au bout d’un moment les routines de tir du BBH. « On est une équipe jeune et parfois, quand il y a un grain de sable, on attend que quelqu’un prenne les responsabilités, poursuivait Pablo Morel. Je ne sais pas si c’est du doute mais on a besoin de davantage de sérénité et de liant pour aborder ce genre de match ». Les Rebelles vont n’avoir que quelques jours pour digérer cette défaite avant de se rendre mercredi à Besançon en Ligue Butagaz Énergie puis dimanche à Ljubljana pour les dernières levées avant la trêve. « Ce résultat est un coup dur parce que c’était un match très important, concluait Pablo Morel. On a une poule vraiment très dense avec quasiment que des équipes qui peuvent prétendre aux quarts de finale, voir plus. On sait qu’il y aura probablement 3 ou 4 équipes qui vont se bagarrer entre les 4e et la 7e place et quand tu regardes ces oppositions, ce sont des rencontres qui peuvent te rapprocher ou t’éloigner de la qualif’ ». Raison de plus pour se relever dans quelques jours en Slovénie !

BREST BRETAGNE HANDBALL – ODENSE HANDBOLD : 21-25 (8-16)
BREST BRETAGNE HANDBALL :
Marinovic (g.), Darleux (g.), Foggea (g.), Mauny (1), Toublanc (3), Fauske, Kromoska, Kobylinska, Jaukovic (4), Lassource (2), Freriks (1), Foppa (4), Brnovic (2), Carlson (2), Coatanéa (1), Grbic (1). Entraîneur : P. Morel.
ODENSE HANDBOLD : Thörn (g.), Reinhardt (g.), Fagerberg (g.), Aardahl (6), Pedersen (2), van Wetering (3), Iversen, Ikehara, Loseth (8), Vollebregt (1), Hojlund (4), Hafra (1), Mejlvang. Entraîneur : U. Kirkely. 

(crédit photos : O. Stephan / BBH)

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