Solides, très solides !

Le Brest Bretagne Handball s’est sorti du piège chambraysien au bout d’une soirée qui aurait pu mal tourner (26-31). La blessure de Djina Jaukovic a assombri les mines brestoises à l’issue de la rencontre mais l’état d’esprit et la détermination offerts par les Rebelles a permis d’aller chercher une victoire précieuse que le nul de Paris contre Celles-sur-Belle est venu embellir. Tous les yeux sont maintenant rivés vers samedi et le duel avec Vipers en Ligue des Champions.

Le BBH aura donc survécu à deux moments difficiles ce mercredi soir à Chambray. L’un beaucoup plus douloureux que l’autre mais chacun d’eux aurait pu faire vaciller le navire brestois ou le couler. Il n’en a rien été et avec le caractère et la couenne que les Rebelles affichent depuis quelques semaines, la victoire était finalement au bout du chemin. Il y a d’abord eu cette 27e minute où Djina Jaukovic s’est effondrée sur le terrain, son genou se dérobant, laissant craindre une grosse blessure dont les contours précis seront connus dans les prochaines heures après les examens médicaux d’usage. Cette surdose d’émotion ayant envahi soudainement le groupe n’a pas fait tituber le Brest Bretagne Handball avant la pause. Pas plus que cet avantage repris par Chambray en seconde période (21-20, 40e) que l’expérience et la gnaque brestoises ont su éteindre proprement. Non, ce Brest-là n’était pas prêt à lâcher des points à la Fontaine Blanche. « Je suis très fier du visage qu’on a montré encore ce soir, pouvait lâcher Pablo Morel. On a été solides collectivement des deux côtés du terrain et on continue d’avancer. On savait qu’on était dans un enchaînement âpre, difficile. Le déplacement à Bucarest puis ici à Chambray et le match contre Vipers samedi, ça fait beaucoup de fatigue et d’émotion. On avait conscience que ce genre de rencontre était piège entre deux rendez-vous de Ligue des Champions, contre le 4e du championnat dans sa salle. Il y avait tous les ingrédients pour que ce soit compliqué, et ça l’a été ».

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Largement dominées une semaine auparavant en quart de finale de Coupe de France par ces mêmes Rebelles, les Chambraysiennes ont montré un tout autre visage devant leur public et posé les problèmes que leur coach Mathieu Lanfranchi n’avaient fait qu’apercevoir à Plabennec il y a quelques jours : « On a affiché beaucoup plus de rigueur sur la durée. Notre retour sur le terrain en seconde période nous avait coûté cher la semaine dernière, on avait pris une grosse fessée. Là, on a mis beaucoup plus d’impact et d’intensité sur la durée. Mais sur des moments-clés, on a perdu des ballons ou raté quelques tirs qui nous ont empêchés d’emmener Brest plus loin dans le combat pour la victoire ». Le technicien du CTHB avait alors forcément en tête ce trou noir vécu par ses ouailles après leur prise de pouvoir au tableau d’affichage (22-21, 43e). Au pain sec et à l’eau offensivement pendant une grosse dizaine de minutes, les Tourangelles n’ont rien pu faire pour contrecarrer le dernier assaut brestois, le bon celui-là, orchestré notamment par Pauletta Foppa et Monika Kobylinska, très précieuses durant la soirée (23-27, 54e). « À ce moment-là, il y a eu un changement de direction arbitrale, regrettait Mathieu Lanfranchi. Je ne dis pas qu’on aurait gagné ce match sans ça mais on aurait sans doute été en mesure de les emmener plus loin. Quand sur deux ou trois décisions, tu te retrouves 3 buts derrière le BBH dans les 10 dernières minutes, tu cours après le score et c’est dur. Encore une fois, ça ne veut pas dire qu’on l’aurait emporté mais j’aurais au moins aimé qu’on puisse s’évaluer sur l’aspect purement sportif ».

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En face, son homologue Pablo Morel retenait avant tout l’attitude de ses troupes et les bonnes habitudes conservées depuis quelques semaines. Trois jours seulement après le gros combat livré à Bucarest pour décrocher la qualification pour les barrages de Ligue des Champions, les Rebelles ont ainsi trouvé d’autres ressources pour se sortir du piège proposé. « On garde notre cap et on reste sur nos valeurs du moment, c’est dans la continuité, appuyait le coach brestois. Au vu du scénario et de l’accident de Djina qui a ajouté de l’émotion dans le groupe, on a fait preuve de solidarité donc je suis fier et content. On va souffler, savourer un peu et se concentrer dès demain sur Vipers ». Avec malgré tout le goût amer laissé par la blessure de Djina Jaukovic, qu’on ne veut surtout pas voir revivre un cauchemar récent. « On va faire les examens complémentaires et on en saura davantage, concluait Pablo Morel. Après, ça fait partie de la vie du groupe, c’est-à-dire de préparer des matches en fonction des états de forme, des blessures. Il faudra bien sûr qu’on reste soudés pour aborder au mieux Vipers parce que c’est une rencontre déterminante pour le classement dans notre groupe de Ligue des Champions ». Avec cet état d’esprit, tout est envisageable, et surtout le meilleur !


CHAMBRAY TOURAINE HANDBALL – BREST BRETAGNE HANDBALL : 26-31 (13-16)
CHAMBRAY TOURAINE HANDBALL :
Quiniou (g.), Perche (g.), Bouchard, Brkljacic, Monti Danielsson (3), Deba, Dembélé, Houette (5), Modenel, Offendal (4), Pina, Sow, Stoiljkovic (10), Van der Heijden (4). Entraîneur : M. Lanfranchi.
BREST BRETAGNE HANDBALL : Foggea (g.), Darleux (g.), Delaye, Fauske (4), Foppa (5), Freriks (2), Grbic, Jaukovic (2), Carlson (2), Kobylinska (6), Kouyaté (1), Lassource (3), Mauny (1), Toublanc (5). Entraîneur : P. Morel.

(crédit photos : B. Dobosz)

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