Méconnaissables
Le Brest Bretagne Handball s’est pris les deux pieds dans le piège posé par la JDA Dijon, ce samedi, et a concédé sa troisième défaite en Ligue Butagaz Énergie (32-27). Les Rebelles n’ont jamais trouvé ou mis les ingrédients nécessaires à la révolte et ont été emportées par les vagues bourguignonnes après le repos. Avant le début de la trêve internationale, ce revers éloigne un peu plus le BBH de Metz et permet à Nantes, Paris et Chambray de se rapprocher.
« On n’a pas d’excuses ». Pablo Morel ne voulait pas faire semblant à l’heure de débriefer la rencontre. Dans les travées du Palais des Sports de Dijon, le coach brestois venait de subir avec son groupe une défaite embarrassante et dont les contours avaient été tracés assez tôt dans la partie. C’est en effet à la 18e minute que les Rebelles ont mené au score pour la dernière fois (10-11), subissant la suite des événements d’une manière qu’on ne leur connaissait pas. Sans ressort, sans révolte, le BBH a payé très cher ses manques du jour. « On n’avait que deux matches en deux semaines et donc le temps de se régénérer et de travailler pour préparer Saint-Amand et Dijon, avançait Pablo Morel. On ne peut donc pas parler de fatigue. Il y avait en face un supplément d’âme qu’on n’avait pas et ça a donné l’impression que c’étaient les Dijonnaises qui jouaient la Ligue des Champions ». Plus vives, plus intenses, plus rapides, les Bourguignonnes ont donné la leçon à des Brestoises qui étaient pourtant malgré tout encore dans le coup à l’entame des 10 dernières minutes (25-24, 49e). Mais un nouveau trou noir a cette fois définitivement eu raison de leurs espoirs du soir.
Les premiers signes de faiblesse étaient apparus déjà en première période, avec d’un côté du terrain une attaque qui fonctionnait plutôt bien, mais des soucis à canaliser les ardeurs locales en défense. « On fait un début de match plutôt correct malgré quelques pertes de balle, détaillait Pablo Morel. Mais au fur et à mesure, on s’est liquéfiés et on a oublié l’essentiel : se battre en équipe. On est tombés contre une équipe qui nous a battus sur ces valeurs, celles de l’envie et de prendre du plaisir notamment ». À la pause, tout était ouvert mais cela était valable pour les deux formations (16-16, 30e). Et le retour des vestiaires allait d’emblée dessiner la tendance lourde de la deuxième période : une domination dijonnaise et des Brestoises brouillonnes et désunies. Alors qu’il est souvent capital de rapidement mettre les choses au point dans ce genre d’adversité pour éviter les mauvaises surprises, les Rebelles se sont embarquées dans un cauchemar. « On a perdu 3 ou 4 ballons après la mi-temps et ça les a mises en confiance, poursuivait Pablo Morel. Ça nous a fait douter aussi et ensuite on a couru après le score jusqu’au bout. On savait que si on les laissait croire à l’exploit, elles trouveraient des ressources supplémentaires. On a donné le bâton pour se faire battre ». Et en 5 minutes donc, dans le money time, le BBH a perdu toutes ses illusions dans un Palais des Sports qui ne demandait qu’à s’enflammer pour couvrir le bruit fait par les 9 valeureux Supporters du Bout du Monde ayant fait le déplacement vers la Bourgogne.
« Ce n’était pas de l’impuissance parce que ça voudrait dire qu’on n’a pas de qualités, lâchait Pablo Morel. Mais c’est vrai que les ressources mentales étaient faibles ce soir. On a eu du mal à trouver un rebond, une mobilisation générale, des solutions. On a essayé différentes compositions ou défenses mais on n’a pas réussi à emballer le match et à se mettre à notre niveau ». Ce fâcheux revers met en tout cas un peu plus loin le BBH de Metz, et permet surtout aux poursuivants de grappiller un peu de leur retard derrière le dauphin brestois. Et il faudra attendre quelques jours avant de pouvoir rembobiner cette rencontre en équipe car l’heure de la trêve internationale a sonné. « C’est embêtant de se quitter là-dessus, concluait Pablo Morel. On a eu un peu le temps de débriefer ensemble dans le vestiaire mais c’est frustrant de voir les filles partir en sélection après une telle déconvenue. J’ose en tout cas espérer qu’elles y réfléchiront et qu’en revenant, tout le monde sera dans les meilleures dispositions possibles ». Car la saison est loin d’être finie.
JDA DIJON HANDBALL – BREST BRETAGNE HANDBALL : 32-27 (16-16)
JDA DIJON HANDBALL : Zimmerman (g.), Dos-Reis (g.), Campos (5), Cesareo (1), Delorme (1), Di Rocco (1), Dury (2), Gravelle (5), Guerrier (2), Lonborg (6), Sivertsen (3), Urban (3), Valero (2), Vautier (1). Entraîneur : C. Mazel.
BREST BRETAGNE HANDBALL : Foggea (g.), Marinovic (g.), Brnovic (3), Delaye, Fauske (5), Foppa (6), Freriks, Carlson (3), Kobylinska (3), Kouyaté (1), Kromoska (1), Lassource (3), Mauny, Toublanc (2). Entraîneur : P. Morel.