Un final à la hauteur

Le Brest Bretagne Handball a fermé le chapitre 2022/2023 de la meilleure manière en battant Mérignac (35-29) dans une Arena qui ne demandait qu’à donner de la voix pour son équipe et les filles qui allaient voguer vers de nouvelles aventures. Au bout d’une saison riche en émotions, les Rebelles sont donc les dauphines de Metz et reverront la saison prochaine la Ligue des Champions.

Elles ont étiré le moment autant qu’elles ont pu, profité de chacun de ces derniers instants au milieu du terrain de la Brest Arena, où les larmes s’étaient mêlées aux applaudissements. Certaines allaient quitter les lieux pour quelques semaines seulement, d’autres définitivement. Bouquet à la main, les partantes ont toutes promis qu’elles n’oublieraient jamais ce passage plus ou moins long de leur carrière à Brest, et le public avaient bien fait les choses pour qu’il reste effectivement à vie une petite trace du BBH dans leur esprit. Tatjana, Darly, Estel, Itana, Helene et Monika ont donc fait leurs adieux, peut-être seulement leurs au revoir. Mais avant cela, les Rebelles avaient fait le boulot pendant 60 minutes car, une semaine après avoir assuré sa deuxième place au classement, il n’était pas concevable que le BBH termine son championnat en eau de boudin. Après avoir eu besoin de quelques minutes pour se régler, les Rebelles ont « réussi à imposer le rythme, à creuser l’écart et à finir proprement le match » pouvait se satisfaire Pablo Morel. La victoire contre Mérignac est venue conclure un dernier mois de compétition sans accroc des Brestoises, avec 5 succès en autant de rencontres, et il fallait bien cela pour conserver le strapontin de Ligue des Champions après le revers à domicile contre Nantes.

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Face à Mérignac, dernier du classement avant son déplacement dans le Finistère, le Brest Bretagne Handball voulait non seulement terminer sa saison sur une victoire mais avait aussi l’intention d’y mettre les formes pour remercier un public incroyable qui l’aura soutenu en nombre du début à la fin, même quand le navire tanguait un peu. Les arrêts de Léna Le Borgne ont bien retardé la fête pendant une vingtaine de minutes mais derrière, l’accélération foudroyante impulsée par Constance Mauny, auteure de 6 buts consécutifs en 7 minutes avant le repos (12-13, 22e ; 18-15, 30e) a sonné la révolte. « J’ai trouvé que finalement dans le contenu c’était intéressant, relatait Pablo Morel. On a bien commencé la rencontre, on était dans le rythme mais ce qui nous a posé problème, ce sont les échecs aux shoots sur les 15 premières minutes. On avait les occasions mais on s’est mis un peu dans le doute en ratant ces quelques tirs à 6 mètres sur des situations ouvertes. On savait que Mérignac était une équipe avec des joueuses vives allant dans les espaces alors au fur et à mesure il a fallu resserrer les rangs défensifs et les user ».
Sans être flamboyante, la deuxième période permettait aux Brestoises de maintenir l’écart, avec une marque alimentée notamment par Pauletta Foppa et Helene Fauske. La Norvégienne, pour sa dernière sous le maillot noir du BBH à l’Arena passait la barre des 10 buts et soignait ainsi sa sortie. « Depuis l’absence de Djina, elle a un rôle important au scoring, commentait Pablo Morel. Elle aura en tout cas été très professionnelle pendant ses deux ans ici en amenant ses qualités au shoot et parfois dans l’organisation du jeu ». La future Neptune aura comme toutes ses coéquipières affiché un grand sérieux jusqu’au bout d’un exercice qui aura été riche en événements, entre grandes joies et moments plus compliqués, et également émaillé de nombreuses blessures ou coups durs.

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À l’heure de faire le bilan, le coach brestois rebondissait à la question d’un journaliste qualifiant la saison de « neutre » : « Eh ben je souhaite à tout le monde d’être neutre et de finir dans le top 12 européen, demi-finaliste de la Coupe de France et vice-champion de France… Je peux rejoindre l’analyse sur le fait que le BBH est un club ambitieux et qui doit aller de l’avant. Bien sûr, on aurait aimé combattre plus longtemps pour le titre, retourner dans le top 8 européen et aller en finale de la Coupe. Je ne peux pas dire que c’est une saison accomplie et aboutie mais on est aussi tombés sur des adversaires féroces. Metz a fait une saison incroyable et était vraisemblablement la meilleure équipe d’Europe pendant 6 mois. On est tombés en Ligue des Champions contre Esbjerg, une formation dans le top 4 européen, en faisant 2 matches valeureux. Ce ne sont pas des excuses mais il faut savoir relativiser et savoir que la concurrence est rude ». L’entraîneur brestois voulait aussi déjà préparer le terrain pour la suite, quand l’heure de la reprise sonnera après quelques semaines de vacances méritées : « On va pouvoir pérenniser le niveau Ligue des Champions mais il y a encore beaucoup de travail à fournir pour être plus réguliers, plus performants dans la durée pour franchir cette dernière marche. Mais on n’est pas les seuls à vouloir le faire ». Et c’est cela qui nous donne déjà envie d’y être !

BREST BRETAGNE HANDBALL – MÉRIGNAC HANDBALL : 35-29 (18-15)
BREST BRETAGNE HANDBALL :
Zoqbi de Paula (g.), Foggea (g.), Mauny (7), Toublanc (3), Fauske (10), Kobylinska (3), Lassource (2), Foppa (5), Freriks (1), Delaye, Brnovic (1), Carlson (1), Jarirge (2), Grbic. Entraîneur : P. Morel.
MÉRIGNAC HANDBALL : Falcon (g.), Le Borgne (g.), Clément, Lignières (1), Boulesque, Deen (2), Antonissen (10), Lachaud (6), Kieffer (1), Frachon (2), Dazet (3), Lacuey, Deroin (4). Entraîneur : C. Chagnard.

(crédit photos : O. Stephan / BBH)

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